Notre-Dame de Paris deux ans après l’incendie

En ce 15 avril 2021, nous gardons en mémoire le triste anniversaire de l’incendie de Notre-Dame de Paris et l’action décisive de l’ensemble des acteurs qui ont permis de la sauver : les sapeurs-pompiers de Paris, la préfecture de Police de Paris, les spécialistes du ministère de la culture, les bâtisseurs et tous les autres corps de métier dédiés aujourd’hui à sa sauvegarde et sa reconstruction à l’identique.

L’équipe de PARISMARAIS.COM voulait mettre à l’honneur nos voisins et amis les sapeurs-pompiers de la caserne Sévigné, la plus ancienne de Paris, installée dans L’Hotel de Chavigny, hôtel particulier du XVIIème siècle en plein cœur du Marais. Ils ont été parmi les premiers arrivés sur place.

Voici le témoignage de leur chef, le Capitaine Jean-Baptiste R. A son arrivée, puis à son départ de l’intervention, après avoir lutté contre le sinistre des heures durant. Extraits du roman de Romain Gubert « La Nuit de Notre-Dame par ceux qui l’ont sauvée » (Editions Grasset)

La flêche s'écroule

Il est 19h10, sur le parvis de la Cathédrale …

Pendant son tour de feu, Marc, en noir, croise le capitaine Jean-Baptiste, en rouge, au pied de l’engin de la caserne de Sévigné. Les deux hommes ont le même grade. Jean-Baptiste porte la nouvelle tenue qui vient d’être distribuée dans plusieurs casernes. C’est la première fois qu’il la revêt sur une intervention.

il n’y a aucune rivalité entre les deux officiers : ils sont amis depuis longtemps. Mêmes âges, mêmes formations, mêmes fonctions et mêmes coups durs. Jean-Baptiste se place sous les ordres de Marc qu’il appelle « Marco ». Celui-ci commande l’opération et lui attribue le secteur sud, le long de la rive gauche de la Seine. Entre les deux hommes les mots fusent : « bouche », « parcellaire », « engin », «colonne sèche », « hydrants »…

Jean-Baptiste et ses hommes ont garé leur camion dans le Square Jean-XXIII. Ils doivent grimper dans l’escalier du transept sud et s’installer sur une sorte de balcon, à 60 mètres du sol. Maintenant qu’il a reçu une mission, ce dernier se raccroche à ce qu’il sait faire : « Face à ce chaos, il faut retrouver la raison, se reprendre. Je m’appuie sur notre passion, notre rigueur, notre entraînement et sur les ordres que je viens de recevoir de “Marco”. Il ne faut surtout pas que je reste dans l’émotion mais que je retrouve les réflexes répétés mille fois pendant l’entraînement. C’est étrange mais tout semble si calme. Les seuls bruits que je perçois, ce sont ces braises qui tombent sur nos casques. »

3h15, sur la place du Châtelet …

La mission du capitaine Jean-Baptiste est terminée. Il faut rentrer à la caserne Sévigné. Il aurait bien APRILé un peu pour se changer les idées, respirer un peu d’air frais, le centre de secours n’est qu’à quelques centaines de mètres de Notre-Dame.

« Je me dis que je peux être fier de mes gars. Ils ont réussi quelque chose de formidable. Ils sont montés sur ce beffroi qui pouvait s’effondrer à tout moment. Ils ont accompli leur mission. »

En cherchant sa voiture qu’il a garée le long des quais de la Seine au début de la soirée, il est applaudi par les passants. Il est gêné : « Nous ne sommes pas habitués à ces félicitations et je ne sais pas où me mettre. Nous ne sommes pas des héros. Ce soir, mes hommes se sont engagés comme s’il s’agissait de sauver des vies. Ils ont pris les mêmes risques que pour sortir un enfant d’un quatrième étage en flammes mais je suis vraiment gêné par cet hommage. »

« Des héros, des vrais, j’en connais. Ce sont ces pompiers qui vont chercher une femme et son enfant dans un appartement en feu. Ce sont ces gars de 20 ans qui vont, dix fois dans la nuit, ramasser un SDF et le conduire au chaud ou consoler une grand-mère angoissée parce qu’elle est seule depuis trois jours. Nous sommes là pour ça. Les héros, ce sont ceux des nôtres qui ne sont jamais revenus d’intervention.

À Notre-Dame, nous avons rempli une mission, une belle mission. La cathédrale est blessée. Mais elle est debout. La vieille dame a perdu son chapeau mais nous l’avons aidé à garder son sourire. Nous ne sommes pas des héros. »

les Pompiers de Sévigné lors du changement de commandement en 2019

La première cour de la caserne Sévigné

Le capitaine Jean-Baptiste

Le Casque F1 qui équipe les pompiers de Paris

Une fresque unique dans la Caserne Sévigné en 2019

La caserne Sévigné en 1888

les Pompiers de Sévigné en 2015

La caserne Sévigné en 2015

La Rosace de Notre-Dame

Notre-Dame en 2015

Notre-Dame en 2018

La cérémonie du Grand Concert dédié à Notre Dame
(Crédit France2)

NOTRE-DAME GREAT FIRE, TWO YEARS AGO

Two years ago, on April 15, 2019 at 18:50, the world learned with horror that the iconic Notre Dame Cathedral in Paris was on fire. For Parisians, it was an unprecedented drama as well as a visual, emotional and psychological shock. The one stoic building that had withstood two world wars was transformed into ashes in a few hours. Thanks to the intervention of the Paris fire brigade, the towers of Notre-Dame remained unscathed, as well as the sacred Rose stained glass window, and much of its structure was saved.

In 1163, Bishop Maurice de Sully decided to implement this tremedous project which was incredibly ambitious at the time, the construction of which would last nearly two centuries. Notre-Dame de Paris was the largest religious building in the West until the middle of the 13th century, before the construction of the cathedrals of Amiens and Reims. His design shows great creativity in the purest Gothic style. In the 1230s, the upper parts were redesigned in a new style - the radiant Gothic style - to allow in more light for the choir.

In 1831, famous author Victor Hugo was so distressed by the state of abandonment into which the cathedral had fallen into, that he wrote a novel - the world-famous Notre Dame de Paris, which followed the trends of the time for medieval aesthetics. Hugo builds a dramatic plot in the heart of medieval Paris, the Isle de la Cité and the nearby Marais, and he portrayed the life of the common people of Paris in the fifteenth century.

Victor Hugo took part in the important campaign which led to the restoration of Notre Dame from 1845. The architects Viollet-le-Duc and Lassus are responsible for the restoration of Notre Dame as they recomposed the carved decoration. Viollet-le-Duc accentuated the medieval style by adding to Notre Dame a number of neo-Gothic decorations and a new spire at a height of 93 metres. This was the birth of a patrimonial interest and was here that France started to establish policies for the safeguarding of national monuments.

In 1968, under the ministry of André Malraux, who saved the Marais from destruction in 1962, the first major renovations of the cathedral were undertaken. Then more renovations were carried out in the 1980s, under the leadership of minister for culture Jack Lang, who delegated the management of the last restoration to Bernard Fonquernie, Chief Architect of National Monuments. In 2013, the old bells were replaced by new ones and placed on show during a week for Easter in the centre of the cathedral ... The upkeep of a cathedral requires construction and continuous maintenance.

Below are some official photos taken by the Paris Firemen Team during the event and also by our photographer friends, Anne Barot and Marianne Ström.

Pascal Fonquernie
Chief Editor PARISMARAIS