Le Cirque d'Hiver
Le cirque d'Hiver fut construit en 1852 par l'architecte Jacques Hittorf. Cet architecte est celui qui fut à l'origine de la Gare de l'Est et de l'actuel Théatre Marigny, dans les Jardins des Champs Elysées (appelé jadis Cirque d'été). Classé monument historique, la décoration de la façade avait été confiée aux meilleurs sculpteurs et peintres de l'époque tels que James Pradier ou Francisque Duret.
A l'origine voué à l'art équestre, le Cirque d'Hiver devint dans les années 20 un lieu incontournable pour la représentation de spectacles de cirque. Sous l'impulsion des frères Fratellini qui en reprirent la direction artistique, puis grâce aux 4 frères Bouglione qui s'en portèrent acquéreur en 1934, la passion de l'art du Cirque n'a plus quitté ce lieu unique à Paris. Les plus grands artistes tels que Zavatta ou Grock s'y sont produits et continuent à s'y produire. Ainsi, Pauline Borelli, la première dompteuse y présenta son spectacle. Des spectacles de pantomime, un genre un peu oublié, furent également présentés après-guerre. Aujourd’hui, afin de coller aux attentes d'un nouveau public, des tours de chants, des spectacles de cirque chinois ou nautiques (Crescend'o) s'y sont également présentés.
Situé rue Amelot, en léger contrebas de l'actuel Boulevard du Temple, le Cirque d'Hiver est construit sur l'emplacement de l'ancienne enceinte Charles V, qui protégeait les abords de la ville et dont le tracé reprenait plus ou moins celui des Boulevards Beaumarchais, Filles du Calvaire, du Temple et des Grands Boulevards. Seuls deux portes, à l'origine, perçaient cette enceinte, à savoir la porte Saint Antoine et la porte du Temple. Sous le règne d'Henri II, plusieurs bastions furent édifiés pour renforcer cette enceinte. A l'emplacement de l'actuel Cirque d'hiver se trouvait un important bastion.
A proximité immédiate du Cirque d'hiver, rendez vous à l'angle de l'actuel rue Amelot et de la rue Jean Pierre Timbaud pour y admirer la façade de l'hôtel particulier, datant du 18eme siècle attribué à l'architecte André Aubert. Classé monument historique, il s'agit d'un vestige de la "ville neuve d'Angoulème", un projet d'urbanisme sur les lieux du Grand Prieuré du Temple. En poursuivant votre promenade, vous rejoindrez le boulevard du Temple, surnommé au 19ème siècle, le "boulevard du crime" en raison des nombreux crimes qui etaient représentés chaque soir dans les mélodrames des théâtres qui pullulaient dans le quartier.
En effet, de nombreux cabarets, cafés-concerts, théâtres tels que le Cirque Olympique ou les Folies Dramatiques, animaient ce quartier. Beaucoup furent démolis lors des grands réaménagements de Paris sous l'impulsion du Baron Haussman dans les années 1860. Seul l'actuel théâtre Dejazet survécut à ces transformations lors du percement de la République car il était situé de l'autre coté du trottoir... Ce quartier en marge du Haut Marais dégage une atmosphère très spéciale, n'est-ce pas ici que le célébrissime film de Marcel Carmé "les Enfants du Paradis (1945)" fut tourné, considéré comme le meilleur film de tous les temps à l'occasion du centenaire du film en 1995.