Chenonceau
Chenonceau, situé en val de Loire, est le domaine, après Versailles, le plus visité en France. Si Versailles est incontestablement le lieu du pouvoir du roi, Chenonceau est davantage celui des femmes, auxquelles il doit beaucoup.
Chenonceau est un site exceptionnel à plus d’un titre: il présente une conception très originale car il fut bâti sur l’eau (le fleuve Cher), entouré de jardins remarquables et abritant une vaste collection d’art. Édifié en 1513 par Katherine Briçonnet et toujours protégé par des femmes illustres telles que Catherine de Médicis, reine de France et Diane de Poitiers, maîtresse du roi, il devint une résidence royale au même titre que le Palais de la Cité, le Louvre, l’Hôtel Saint Pol et l’Hôtel des Tournelles dans le Marais. Ces deux derniers bâtiments n’ont pas traversé les rigueur du temps et ont totalement disparu.
Chenonceau fut toujours préservé des rigueurs de l’Histoire, notamment au moment des épisodes révolutionnaires. Il demeura un lieu de paix et un creuset fécond, de la Renaissance jusqu’au siècle des lumières, incarnant un certain art de vivre à la Française que l’on retrouvera également dans les somptueux hôtels particuliers du Marais à Paris notamment. A ce titre, Chenonceau fut, au même titre que l’Hôtel Carnavalet dans le Marais, un lieu très apprécié de la haute aristocratie et de l’intelligentia de l’époque. Madame de Sévigné y tenait salon et y organisait des fêtes inoubliables.
Cet art de vivre à la Française s’exprimait également à Chenonceau à travers ses remarquables jardins propices à la méditation. Ils étaient déjà cités au 16ème siècle par Jacques Androuet du Cerceau dans son fameux ouvrage « les plus excellents bâtiments de France » comme le furent de nombreux hôtels remarquables du Marais également.
C’est sous le règne de Catherine de Médicis et de Diane de Poitiers que les jardins de Chenonceau connurent leur véritable âge d’or. Encore aujourd’hui, ils font l’objet de soins attentifs par une équipe de jardiniers afin d’en restaurer la splendeur.
En effet, lors du décès accidentel du Roi Henri II en 1559 à l’occasion d’un tournoi rue Saint Antoine, sa veuve Catherine de Médicis prit en horreur le Palais Saint Pol, résidence royale situé dans le Marais. Elle se rendit de plus en plus souvent à Chenonceau en ayant, bien entendu, préalablement pris le soin d’écarter sa rival Diane de Poitiers. Catherine de Médicis, passionnée de botanique, poursuivit la mise en valeur des jardins, en éclipsant la splendeur des réalisations de sa rivale. Elle fit par exemple aménager un jardin de curiosité, une volière, une ménagerie, une grotte artificielle.
Aujourd’hui encore, ces différentes réalisations innovantes sont toujours visibles et nous permettent de redécouvrir la grande tradition de l’aménagement des jardins à la Française qui sera ensuite déclinée à l’infini dans les maisons de maitre ou jardins d’hôtels particuliers du Marais ou de Saint Germain par exemple.
Vous pouvez également tout au long de l’été profiter de ce lieu magique à l’occasion de promenade nocturne dans le domaine de Chenonceau jusqu’à 23h30 et vous enivrer des subtils parfums de ces jardins féériques. De belles Senteurs de Fées en quelque sorte…
Arnaud Sellier