Hôtel de Sagonne
28 Rue des Tournelles, Paris, France .Entre 1667 et 1668, au croisement de la rue des Tournelles et du boulevard Beaumarchais, l’architecte Jules Hardouin-Mansart fit édifier, pour son compte, un hôtel particulier. Aussi, put-il célébrer son mariage avec Anne Bodin dans sa nouvelle demeure. Petit-neveu de l’architecte François Mansart et élève de Libéral-Bruant, l’homme connut une prolifique et prodigieuse carrière sous le parrainage de Louis XIV. Si l’hôtel de Sagonne est la première réalisation que l’on lui reconnait, on doit également à Jules Hardouin-Mansart la place Vendôme, l’hôtel des Invalides et le Grand Trianon.
Premier architecte du roi en 1681, il devient intendant général des bâtiments du roi en 1685, inspecteur général des bâtiments du roi en 1691, pour enfin accéder à la surintendance des bâtiments du roi en 1699. La même année il reçoit le comté de Sagonne bien qu’il ait été anobli par le roi depuis 1682. Jules Hardouin-Mansart décide d’aménager son hôtel avec tout le faste qui sied à son nouveau rang. Il engage peintres et sculpteurs de l’Académie royale : Michel Corneille, son frère Jean-Baptiste, Charles de La Fosse ou Martin Desjardins.
A sa mort, en 1708, son fils Jacques hérite de la maison. L’hôtel demeura ensuite dans la famille plusieurs générations jusqu’à échoir à Anne-Claude Louise, marquise d’Arpajon, comtesse de Noailles. Dame d’honneur de la reine Marie Leszczynska, épouse de Louis XV, elle est renvoyée par Marie-Antoinette. Bien que leur fils embrassa la cause révolutionnaire, la comtesse et son mari furent guillotiné le 27 juin 1794. L’hôtel connut une succession de propriétaire jusqu’au milieu du XXe siècle date à laquelle il fut divisé en appartements. Aujourd’hui et depuis le 16 avril 1943, le bâtiment est inscrit à l’inventaire des monuments historiques.
Si la façade en pierre donnant sur la rue des Tournelles présente la sobriété du style classique de Jules Hardouin-Mansart, la façade ouvrant sur le jardin est bien plus ornementée : frontons, reliefs et colonnes la parent. De la même façon, des balcons agrémentent le deuxième étage. Signalé dans plusieurs traités d’architecture (Mariette, Blondel), l’hôtel reste surtout célèbre pour ses superbes décors peints, redécouverts sous d'anciens faux-plafonds en 1924. L’intérieur présente également un imposant escalier en pierre et un magnifique vestibule.