Madame de Sévigné (1626-1696)
Souvent en voyage, Mme de Sévigné reste tout de même fidèle à Paris et à son quartier favori, le Marais. Sa première résidence, l’hôtel de Coulanges se situe place Royale, elle occupe ensuite une dépendance de l’hôtel de Coulanges au 35-37 rue des Franc-bourgeois. Sa fille nait dans la demeure du 11 rue des Lions-Saint-Paul, puis elle loge rue Saint-Avoye (actuelle rue du Tempe). Elle vit avec sa fille et son gendre dans un hôtel au 8 rue de Thorigny et se fait héberger chez ses cousins 8 rue du Parc Royal car la variole menace la rue de Thorigny. Après un passage au 14 rue Elzévir et au 8 rue de Montmorency, Mme de Sévigné habite enfin dans sa dernière résidence rue de la Culture Sainte Catherine - rebaptisée rue de Sévigné depuis – dans l’hôtel Carnavalet qu’elle loue à un financier de 1677 à 1696.
Elle tient dans la littérature française la place de la plus brillante épistolière. Jeune veuve belle et spirituelle, elle devient écrivain malgré elle car elle est avant tout une mère passionnée et exagérément attachée à sa fille. Son tempérament délicat, sa grande imagination et son esprit redoutable sont tant de qualités qui transparaissent dans ses lettres. Comme tout aristocrate de l’époque, elle nourrit une certaine répugnance à l’égard de la gloire littéraire et ne songe jamais à publier ses lettres - elles ne le furent qu’après sa mort. À la différence d’un Balzac qui destine ses lettres à la publication ou la à mode du roman épistolaire qui apparaît au XVIIIe, Mme de Sévigné écrit dans un style simple et sincère, celui d’une mère qui se livre à sa fille. Nombre de ses lettres retiennent un intérêt documentaire ou journalistique (procès, mariage, exécution, décès, vie de province). Mais au-delà des intérêts testimoniaux, de raffinement ou de passion maternelle que l’on trouve dans ses lettres, le lecteur se plait à lire un auteur mis à nu qui livre une plongée en son for intérieur.