Hôtel de Sully
48 Rue Saint-Antoine, Paris, France Métro : lignes 1, stations Bastille ou Saint Paul, lignes 5 et 8, station BastilleBus : lignes 20, 29, 61, 65, 69, 76, 86, 87, 91 et Balabus Du Mardi au Dimanche : 13h - 19h
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En 1624, Mesme Gallet, seigneur du Petit-Thouars et contrôleur des Finances du royaume, acheta une propriété à madame de Montmagny et à ses enfants. Sur les plans de Jean Ier Androuet du Cerceau, il y fit construire l’hôtel qui prendra plus tard le nom d’hôtel de Sully, nom de son plus éminent propriétaire. Trois ans plus tard, après avoir perdu sa fortune aux jeux, Gallet fut contraint de se séparer de sa demeure qu’il céda à son principal créancier, Jean Habert du Mesnil.
L’hôtel appartint successivement à Roland de Neufbourg, puis à François Poussart, avant d’être acquis en 1634 par Maximilien de Béthune, duc de Sully, ministre du roi Henri IV. Ses descendants en furent possesseurs jusqu’en 1752, époque où il fut acquis par Benoît-Turgot de Saint-Clair, conseiller du Parlement. L’hôtel fut revendu par la fille de Turgot de Saint-Clair. Transformé en immeuble de rapport, sa façade fut dénaturée. Symptomatique de ce qu’il advenu des hôtels particuliers dans le premier XXe siècle, l’hôtel de Sully abrita notamment une fabrique de chapeaux de paille, un coiffeur, un marchand de parapluies, de charbon, de machines à écrire et de jouets. A cet effet, les fenêtres du rez-de-chaussée étaient transformées en devantures de magasins. L’Etat racheta l’hôtel en 1944 pour le restaurer.
C’est des fenêtres de l’hôtel de Sully que Mme de Sévigné vit passer Catherine Deshayes, empoisonneuse en série le 22 février 1680, jour de son exécution. Celle que l’on surnommait La Voisin fut brûlée en place de Grève. L’hôtel fut le théâtre d’un autre événement. En 1725, Voltaire dinait chez le duc de Sully lorsqu’il fut appelé par un billet à se rendre à la porte de l’hôtel. Il y trouva « trois messieurs garnis de cannes qui lui régalèrent les épaules et les bras gaillardement ». Les valets du chevalier de Rohan étaient venus rosser le poète qui avait offensé leur maître d’une réplique un peu vive à la Comédie-Française. Voltaire voulut, en retour, provoquer le chevalier en duel qui refusa arguant que l’homme de lettres n’était pas de son rang.